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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
Louis-Philippe Dalembert, écrivain haïtien de renom, a récemment reçu le prix Goncourt de la poésie 2024. Lors d’un entretien avec Haiti Inter en marge du festival Haiti Monde qui s’est tenu à Paris du 23 au 26 mai 2024, il a partagé ses réflexions sur l’état actuel de son pays, Haïti, et le rôle de la littérature en tant qu’outil de résistance et d’espoir.
Dès les premières minutes de l’interview, Dalembert exprime une conviction forte : « Ce que je crois profondément, c’est que ce pays ne doit pas et ne peut pas mourir. Et bien sûr, il y a des gens qui veulent partir et d’autres qui veulent rentrer. Mais tout le monde ne partira pas. Le pays est encore en capacité de produire des choses bien ». Il rappelle qu’Haïti est bien plus que les gangs et les images de violence souvent relayées par les médias.
Louis-Philippe Dalembert évoque aussi son parcours. Il se souvient de son premier prix littéraire reçu en 1987 à Angers, qui a marqué le début de sa carrière. Cette reconnaissance a été un tournant décisif, le motivant à poursuivre son travail littéraire. Dalembert se souvient avec émotion de ses débuts. « J’ai envoyé mes poèmes par la poste […] et à ma grande surprise, j’ai aussi eu le prix alors que je n’avais pas 25 ans ». Il a continué à écrire et à recevoir des prix, consolidant ainsi son parcours littéraire. Sa passion pour la poésie l’a conduit à publier plusieurs recueils, tout en élargissant son œuvre aux nouvelles et aux romans.
Recevoir le prix Goncourt de la poésie a été un moment de grande joie pour Dalembert, mais aussi une reconnaissance importante pour Haïti. Il souligne que cette distinction apporte du baume au cœur des Haïtiens, tant dans le pays qu’au sein de la diaspora. Pour lui, ce prix est une forme de validation de son travail acharné et solitaire, ainsi qu’une source d’espoir pour ses compatriotes.
Dalembert croit fermement au pouvoir de la littérature. Il reconnaît que, bien que la littérature ne puisse pas résoudre les problèmes politiques et sociaux, elle peut offrir des moments de joie et de fierté. « Chaque écrivain ou artiste, quel qu’il soit, peut apporter quelque chose […] C’est un travail très prenant, solitaire, traversé par des doutes, mais qui peut aboutir à quelque chose de positif ».
L’écrivain insiste sur le fait de cultiver l’espoir malgré les orages qui assombrissent le ciel d’Haiti. « On est obligé d’avoir de l’espoir, sinon la vie n’aurait absolument aucun sens ». Il explique que, pour lui, l’espoir est essentiel, que l’on soit croyant ou non. Cet espoir se manifeste à travers la transmission de connaissances, d’expériences et de valeurs, créant ainsi une chaîne pour les générations futures.
Enfin, Dalembert reconnaît la responsabilité des écrivains d’inspirer et de motiver les Haïtiens à se battre pour leur pays. « Le premier devoir de chacun d’entre nous, c’est d’essayer de faire au mieux ce qu’on sait faire. […] C’est déjà un début de solution ». Il insiste sur l’importance de la solidarité et de l’engagement collectif pour surmonter les défis auxquels Haïti est confronté.
Louis-Philippe Dalembert nous rappelle que, malgré les difficultés, Haïti a la capacité de produire des choses merveilleuses et que la littérature peut être un puissant vecteur d’espoir et de résilience. Son parcours et ses réflexions offrent une lueur d’espoir pour un avenir meilleur pour Haïti.
Écrit par Guy Ferolus
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