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Entretien avec Roberson Pierre
Le talentueux conteur haïtien Maurice Sixto est connu pour ses œuvres en créole, mais il a fait une exception remarquable avec sa pièce « J’ai vengé la race ». Cette pièce, unique en son genre, a été minutieusement analysée par Roberson Pierre dans son livre « J’ai vengé la race, un réquisitoire ? ». Lors d’un entretien avec Haiti Inter, l’auteur est revenu sur les dimensions historiques, humoristiques et même lubriques de cette œuvre fascinante.
Roberson Pierre souligne que « J’ai vengé la race » est bien plus qu’une simple œuvre littéraire ; c’est un texte à dimension historique qui plonge dans les méandres de l’identité haïtienne. La pièce met en lumière le passé colonial et l’héritage de la lutte pour l’indépendance, tout en questionnant les conséquences de l’oppression et du racisme sur les peuples colonisés.
Dans les dialogues percutants de l’œuvre, Maurice Sixto dépeint avec force la rencontre à Paris entre un ambassadeur haïtien et une jeune et jolie francaise, mêlant observations satiriques et anecdotes chargées de sens.
Un des aspects les plus frappants de « J’ai vengé la race » est l’utilisation de l’humour et de la satire. Maurice Sixto, avec son style inimitable, ne se contente pas d’exposer les faits historiques ; il les transforme en une fresque pleine de sarcasme et d’ironie mordante.
Roberson Pierre nous explique que cette utilisation de l’humour ne vise pas uniquement à divertir, mais aussi à provoquer une réflexion chez le lecteur.
Outre son engagement historique et politique, « J’ai vengé la race » comporte également des passages marqués par une forte sensualité. La scène où l’ambassadeur s’engage dans une relation passionnée avec la jeune Parisienne est une métaphore de la relation entre l’Europe et Haïti. L’amour et le désir se mêlent à l’histoire, rappelant les tensions entre fascination, exploitation et sentiment de revanche qui ont marqué les relations entre les anciens empires coloniaux et leurs anciennes colonies.
Dans cet interview avec Roberson Pierre, nous avons abordé cette dimension charnelle vécue par le héros de l’histoire comme une forme de revanche symbolique sur l’histoire.
« J’ai vengé la race » est une œuvre incontournable. En mettant en avant cette pièce, Roberson Pierre rend hommage à Maurice Sixto et à son art du conte, tout en rappelant l’importance de la mémoire historique dans la construction de l’identité haïtienne.
Son ouvrage « J’ai vengé la race, un réquisitoire ? » invite ainsi à une relecture critique et approfondie de ce texte fondateur, en nous poussant à réfléchir sur le poids du passé et ses répercussions sur notre présent.
Écrit par Guy Ferolus
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