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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
Frères, nous avons tous brisé le joug infâme
Qui trop longtemps courba nos fronts ;
Jaunes et Noirs, brûlant d’une héroïque flamme,
Nous avons vengé nos affronts ;
Et le Dieu juste et fort couronnant notre audace,
Noir ou Jaune, à l’égal du Blanc,
A pu se dite enfin : « J’ai créé pour ma race
Une patrie avec mon sang. »
Oh ! pour nous tous alors quels beaux jours ! A nos braves
La vieille Europe applaudissait ;
Et ce peuple oppresseur de millions d’esclaves,
Au bruit de leurs fers frémissait.
« Bravo ! disaient Granville, Wilberforce, Grégoire,
Et tant de généreux amis !
« Bravo ! Mais voulez-vous compléter votre gloire ?
Noirs et Jaunes, soyez unis.
Votre tâche est immense ; hélas, combien de frères
Qu’opprime encore l’iniquité !
Eh bien vous sécherez tant de larmes amères,
En honorant la liberté.
« Oui ne l’oubliez pas, amis ; votre vaillance
Vous a faits à moitié vainqueurs ;
Désormais vos vertus et votre intelligence
Combattront mieux vos oppresseurs. »
Pourtant jusqu’à ce jour la Discorde implacable
T’agite encor, beau pays ;
Et ton sol enchanté, Pactole inépuisable,
S’abreuve du sang de tes fils.
Que n’ai-je en ce moment, ô mon île chérie,
La sainte éloquence du cœur !
Tous bientôt, désarmés au seul nom de patrie
Gémiraient d’une telle erreur.
Quoi ! divisés lorsque, tout près de votre plage,
Mulâtres et Noirs sont proscrits !
Quand cette République, appui de l’esclavage,
Rêve, avide, à vos champs fleuris !
Haines, dissensions, et ce vautour rapace
Dans votre ciel planant déjà
Pour mieux perpétuer les maux de votre race,
S’apprête à fondre sur Cuba !
Oh ! par tous ces guerriers qui, pères magnanimes,
Ont tant souffert pour leurs enfants ;
Par tant de sang versé, tant de nobles victimes,
Haïtiens, serrez vos rangs !
Anathème éternel à la guerre intestine,
Fléau de toute nation :
Des Hongrois désunis, l’éclatante ruine
Assez haut vous crie : Union !
Union ! mot bien vieux, frères, mais mot sublime ;
Ah ! qu’il pénètre chaque cœur !
Dieu même nous le dit, Dieu qui, dans l’homme, estime
L’âme seule et non la couleur.
(Pierre Faubert, 1856)
Écrit par Haïti Inter
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