Histoire

François Duvalier contre Max Dominique: les intrigues sanglantes de 1967

today21 juillet 2024 226

Background
share close

Convaincu que son beau-fils Max Dominique trame un complot contre lui, Duvalier orchestre une purge implacable en 1967, faisant exécuter de nombreux proches, dont 19 officiers loyaux. Sans l’intervention désespérée de sa femme et de sa fille, Max Dominique aurait également péri sous les ordres impitoyables du dictateur.

Max Dominique, originaire du Cap-Haïtien et capitaine de la garde présidentielle, devient une figure centrale du clan Duvalier après avoir épousé Marie Denise, la fille aînée du président. Sa position stratégique et son influence croissante attisent les soupçons de Duvalier, particulièrement paranoïaque et méfiant envers ceux qui pourraient menacer son pouvoir absolu.

L’équilibre précaire est bouleversé par l’arrivée de Luc Albert Foucard, époux de Nicole, la fille cadette du président. Luc Albert Foucard est le frère de la secrétaire particulière de Duvalier, France Foucard Saint Victor. Cette dernière, suspectée d’être la maîtresse de Duvalier, semble jouer un rôle crucial dans les préférences du dictateur. Les rivalités entre Max Dominique et Luc Foucard s’intensifient, exacerbées par les ambitions et les jalousies au sein du clan.

Les noces de Nicole et Luc Albert Foucard sont marquées par des rumeurs et des sous-entendus. Duvalier, lors de la cérémonie, murmure à l’oreille de sa secrétaire que ce ne sont pas les cloches du mariage de sa fille qui sonnent, mais celles d’un autre mariage, insinuant sa propre union symbolique avec sa fidèle assistante.

Cette atmosphère de complot et de suspicion culmine lorsque, en pleine festivité, une bombe explose près des grilles du palais national. L’attentat, rapidement imputé à Max Dominique par Duvalier, n’est que le prélude à une série de violences et de représailles. Quelques jours plus tard, une autre explosion secoue le Casino international d’Haïti, exacerbant la méfiance entre les factions rivales.

Le 8 mai 1967, le sinistre rideau se lève sur l’un des épisodes les plus cruels du règne de Duvalier. Duvalier, dans un acte théâtral de cruauté, ordonne ordonne l’exécution de 19 officiers proches de Max Dominique.

La purge ne s’arrête pas à ces exécutions. La panique s’empare des dignitaires du régime, certains cherchant refuge dans les ambassades étrangères. Duvalier, quant à lui, continue de traquer ceux qu’il considère comme des traîtres, étendant sa vendetta aux miliciens et aux proches de Max Dominique.

Max Dominique, sauvé de justesse par l’intervention de sa belle-mère Simone Duvalier, est exilé en Espagne avec le titre d’ambassadeur. Cet exil forcé est à la fois un geste de clémence et une manœuvre pour éloigner un rival potentiel. Mais la paix reste éphémère, et les tensions politiques persistent.

Écrit par Guy Ferolus

Noter

Commentaires (0)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

Notre application

CONTACTEZ-NOUS

0%