Frisner Augustin, le tambour et les lwa

« Je crois qu’un rassemblement de tous autour de la culture peut aider le pays à sortir de ses malheurs. » Frisner Augustin

Né à Port-au-Prince en 1948, Frisner Augustin grandit dans un contexte musical qui va nourrir son rêve d’embrasser la musique pour avant tout aider sa mère. Les étoiles vont s’aligner de façon à ce que ce rêve devienne réalité. Son enfance est marquée par la figure d’un oncle, batteur professionnel, qui allait l’influencer dans son parcours de musicien. Il voulait être comme lui, devenir batteur.

Mais son père ne voyant pas les choses de cette façon l’oblige à apprendre le métier de soudeur. Le jeune Frisner, habité par son désir, passe le plus clair de son temps à chanter et à taper sur tout ce qui est à sa portée. A cette époque, il assiste souvent aux cérémonies vodou, ce qui va aussi le marquer fortement.

Et c’est au cous d’une de ces cérémonie qu’il demande un jour timidement à un tambourineur s’il voudrait bien lui laisser essayer l’instrument. Depuis ce jour, le jeune Frisner ne cesse de jouer du tambour jusqu’à porter ce rythme du terroir sur toutes les scènes internationales.

Connu aussi sous le surnom Ti Kelèp, Frisner Augustin a dirigé La Troupe Makandal jusqu’à son décès. Il a collaboré avec des artistes comme Erol Josué ou Edy Brisseaux et a enregistré un album avec le percussionniste américain Kip Hanrahan.

Même s’il a vécu 40 ans aux États-unis, Frisner Augustin a toujours gardé un lien étroit avec son pays dont il a fait découvrir au monde la richesse du tambour.

Il décède le 28 février 2012 et repose désormais au Cimetière de Port-au-Prince.

Cette semaine Les années folles rend hommage à Frisner Augustin l’un des maîtres tambourineurs haïtiens.