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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
Le 6 septembre 1902, au port des Gonaïves, un homme entre dans l’histoire par un acte de bravoure inouï. L’amiral Hammerton Killick, fervent partisan d’Anténor Firmin dans la guerre civile qui l’oppose au général Nord Alexis, fait face à un choix déterminant : se rendre aux forces allemandes envoyées pour capturer son navire ou résister à tout prix. Refusant l’humiliation et la soumission, il prend une décision radicale : il ordonne à son équipage d’évacuer **La Crête-à-Pierrot**, son navire de guerre, et met lui-même le feu aux poudres, provoquant une explosion qui l’emporte avec son bâtiment. Son sacrifice fait de lui un héros national, un symbole de résistance et de patriotisme en Haïti.
Entre 1896 et 1902, Haïti traverse une période de grande instabilité sous la présidence de Tirésias Simon Sam. La chute de ce dernier ouvre la voie à une lutte acharnée pour le pouvoir. Anténor Firmin, intellectuel et homme politique influent, s’impose comme une figure de proue, défendant l’indépendance du pays et refusant les ingérences étrangères. Cependant, il se heurte à l’ambition du général Nord Alexis, qui bénéficie du soutien de puissances étrangères, notamment l’Allemagne.
Dans ce contexte de tensions, Hammerton Killick, alors commandant du navire de guerre La Crête-à-Pierrot, devient l’un des plus fidèles partisans de Firmin. Sa loyauté l’amène à s’impliquer activement dans le conflit, bloquant des routes maritimes et interceptant des cargaisons d’armes destinées aux forces adverses.
Le gouvernement provisoire, voyant en Killick une menace pour son autorité, le déclare hors-la-loi et sollicite l’aide des puissances étrangères pour le neutraliser. Si la France et les États-Unis refusent d’intervenir, l’Allemagne, elle, accepte d’envoyer un navire militaire pour capturer La Crête-à-Pierrot et mettre fin à la rébellion.
Le 6 septembre 1902, alors que Killick se repose à terre à cause d’une blessure, on lui annonce l’arrivée imminente du navire allemand dans le port des Gonaïves. Sans hésiter, il se précipite vers son navire, rassemble son équipage et leur donne un ordre sans appel : quitter immédiatement le navire. Seuls le médecin du bord, le Dr Emile Coles, et trois matelots refusent de l’abandonner.
Killick sait qu’il ne peut pas vaincre. Il sait aussi que s’il se rend, il sera exécuté ou jugé comme un pirate. Plutôt que de voir La Crête-à-Pierrot tomber aux mains de l’ennemi, il prend une décision extrême : il arrose le pont de kérosène, serre contre lui le drapeau haïtien, et met le feu à la poudrière. Une explosion retentit, secouant la mer et détruisant le navire, emportant Killick et ses compagnons dans un ultime acte de défi.
Écrit par Haïti Inter
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