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La soupe joumou, souvent appelée la « soupe de l’indépendance », est depuis décembre 2021 inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette reconnaissance a été saluée comme une victoire symbolique pour Haïti, car cette soupe aurait été servie le 1er janvier 1804 pour célébrer l’indépendance du pays. Cependant, ce récit est aujourd’hui sujet à controverse.
Le linguiste Robert Berrouët-Oriol conteste l’historicité de cette soupe de l’indépendance. Dans un article de 60 pages, il qualifie ce récit de « fable » et critique l’utilisation de ce mythe historique pour légitimer la reconnaissance internationale de la soupe joumou. Pour lui, il est crucial de clarifier les faits historiques, d’autant plus qu’il considère cette mise en avant de la soupe comme une provocation dans un contexte où de nombreux Haïtiens souffrent de faim.
De son côté, le socio-ethnologue Kesler Bien-Aimé défend l’inscription de la soupe à l’UNESCO en insistant sur sa valeur patrimoniale. Selon lui, le patrimoine culturel immatériel transcende les faits historiques : il s’agit des pratiques et des savoir-faire reconnus par une communauté comme faisant partie de son identité culturelle. Pour Bien-Aimé, la soupe joumou représente bien plus qu’un récit historique : elle est un symbole vivant de résistance, de solidarité et de fierté nationale.
Ce débat soulève des questions fondamentales : peut-on séparer un fait historique d’un élément du patrimoine immatériel ? L’inscription de la soupe joumou à l’UNESCO est-elle une reconnaissance culturelle légitime ou une manœuvre politique ?
L’intégralité du débat en vidéo:
Écrit par Haïti Inter
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