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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
Par Guy Ferolus
En 1964, Duvalier fait face à une guérilla menée par de jeunes militants exilés déterminés à le renverser. Deux groupes distincts émergent : les Camoquins et le mouvement Jeune Haïti. Ces combattants débarquent en Haïti, ignorants que Papa Doc les attend de pied ferme. De violents affrontements éclatent. Armés de courage et de quelques vieux fusils, ces jeunes guerriers affrontent, durant trois mois, une armée composée de soldats et de Tontons Macoutes. Ils donnent des sueurs froides à Duvalier, qui réagit avec un machiavélisme et une violence sans précédent.
En août 1964, les Camoquins débarquent à Saltrou, dans le Sud-Ouest, et engagent le combat avec les Tontons Macoutes, espérant rallier la population locale à leur cause. Cependant, ce soulèvement est rapidement écrasé. L’armée haïtienne, bien équipée et dirigée par des officiers loyaux à Duvalier, neutralise le mouvement. Le rapport de force est inégal : mal équipés et en infériorité numérique, les Camoquins sont rapidement dispersés. Beaucoup sont capturés ou tués, signant la fin de ce premier effort de guérilla.
Pendant ce temps, à l’autre bout du pays, dans la Grand’Anse, un commando de treize jeunes militants débarque secrètement près de Dame-Marie, avec l’espoir de déclencher une insurrection nationale. Armés de leur idéalisme révolutionnaire et d’une détermination sans faille, ces jeunes hommes lancent une campagne de guérilla contre les forces du régime duvaliériste, espérant inspirer une révolte populaire.
Cependant, l’opération rencontre rapidement de sérieux obstacles. Isolés, mal armés et coupés de tout soutien logistique, les guérilleros se retrouvent face à une armée bien organisée, appuyée par les redoutables Tontons Macoutes. Pendant plusieurs mois, ils mènent des actions éclairs dans les montagnes et les zones rurales, mais leur petit nombre et l’absence de renforts condamnent rapidement leur mouvement.
Duvalier ne tarde pas à mobiliser ses forces pour traquer et éliminer les membres de Jeune Haïti. La répression est impitoyable. Pourchassés dans les montagnes, les guérilleros sont capturés ou tués dans des combats acharnés. Ceux qui sont faits prisonniers, comme Numa et Drouin, deviennent des symboles de la résistance, mais aussi des exemples destinés à dissuader toute future rébellion. Leur exécution publique, en novembre 1964, devant le mur du cimetière de Port-au-Prince, marque un tournant dans la répression contre les opposants politiques.
Bien que ce mouvement de guérilla ait échoué militairement, son impact symbolique est immense. Les jeunes militants de Jeune Haïti deviennent des martyrs de la lutte contre la dictature. Leur sacrifice inspire de nouvelles générations de résistants et expose au monde la brutalité du régime de Duvalier. Aujourd’hui encore, leur combat reste un chapitre clé de l’histoire de la résistance haïtienne contre la tyrannie.
Écrit par Guy Ferolus
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