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Le direct Haiti Inter, l'expérience musicale
Par Guy Ferolus
Wilson Bigaud, né à Port-au-Prince le 29 janvier 1931, est une figure emblématique de l’art naïf haïtien. Issu d’une famille d’agriculteurs, il s’impose comme l’un des plus authentiques représentants de ce mouvement artistique qui reflète avec profondeur et sincérité l’âme populaire de son pays.
Avant de se tourner vers la peinture, Wilson Bigaud débute sa carrière artistique comme sculpteur. Sa vocation pour la peinture se précise sous l’égide du célèbre Hector Hyppolite, qui le guide dans l’exploration de son talent. Dans les années 1940, il intègre la première génération d’artistes du Centre d’Art de Port-au-Prince, un lieu qui deviendra un pilier pour la reconnaissance de l’art haïtien à l’échelle internationale.
Le chef-d’œuvre de Wilson Bigaud, réalisé en 1950, est sans conteste la fresque Les Noces de Cana peinte pour la cathédrale de la Sainte-Trinité. Bien plus qu’une simple scène biblique, cette œuvre incarne la quintessence de son art. Elle mêle des éléments de la vie quotidienne haïtienne – la jungle, le rythme des tambours, les rites vaudou – à une lumière jaune envoûtante, signature caractéristique de l’artiste. Ce tableau monumental illustre également ses thèmes de prédilection : la pauvreté, le mystère et l’effervescence culturelle de son peuple.
Wilson Bigaud consacre une grande partie de son œuvre à immortaliser des scènes de la vie quotidienne en Haïti. Combat de coqs, veillées funéraires, carnavals ou encore défilés rara au son des tambours trouvent leur place dans ses tableaux vibrants. Ses œuvres témoignent d’un profond attachement à son pays et à ses traditions, en mettant en lumière la beauté et la spiritualité qui émanent du quotidien des Haïtiens.
Malgré son succès, Wilson Bigaud traverse des moments difficiles. Entre 1957 et 1961, il est frappé par une grave dépression qui affecte sa sensibilité artistique et l’éloigne de la peinture. Ce tournant dans sa vie marque également le début de son installation à Petit-Goâve, où il se retire pour mener une existence plus paisible.
Wilson Bigaud s’éteint en 2010, à l’âge de 85 ans, laissant derrière lui un héritage artistique d’une richesse inégalée. Ses œuvres, empreintes d’une humanité profonde, continuent d’inspirer et de fasciner. Elles restent un miroir de l’âme haïtienne, racontant des histoires intemporelles de vie, de foi et de culture.
Avec son regard unique et sa palette lumineuse, Wilson Bigaud demeure une figure incontournable de l’art naïf haïtien, célébrée pour sa capacité à sublimer la réalité en une poésie picturale vibrante et universelle.
Écrit par Guy Ferolus
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